Il fallut attendre l'arrivée des derniers retardataires manquant à l'appel de 8h30, titillant gentiment au passage les nerfs du professeur d'Arts plastiques qui ne manqua pas de sermonner ces derniers, visiblement très à cheval sur la ponctualité. Il passa ensuite un bon moment à donner ses consignes pour le bon déroulement de la visite, donner une bonne image de l'établissement, accorder l'attention la plus minutieuse aux œuvres qui leur seront données à voir, bref le discours du professeur investi qui espérait capter l'intérêt des jeunes pour ces merveilles du passé. Stan voyait déjà la moitié des élèves bailler d'avance à ce "spectacle". Tous n'avaient pas la fibre artistique tant attendue. 9h venait d'être passé lorsque le groupe se dirigea finalement vers le car qui poireautait à l'extérieur. Un vieux monsieur à son bord ouvrit les portes tandis que les surveillants régulaient le flot d'élèves qui devaient y prendre place, plus motivés à obtenir les meilleures places qu'à se rendre au musée. Comme de coutume, les plus agités et bavards se dirigeaient instinctivement à l'autre bout du véhicule, sur lesquels M. Moralès comptait bien garder un œil très attentif pour éviter les éventuels débordements. Les trois adultes accompagnateurs -et demi en comptant la jeune fille- entrèrent les derniers pour s'asseoir aux premiers rangs qui leur étaient réservés, Jim et Eirlys d'un côté, M. Chardin et Stanley de l'autre. En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, le car se mit en route, direction le musée des Arts préhistoriques et Contemporains.

Le trajet se passa sans encombres, mis à part quelques rappels à l'ordre de la part des surveillants pour ceux qui faisaient un peu trop de bruit et risquaient de déranger le chauffeur. Stan de son côté s'accrochait à la barre devant lui, les mains dans les manches de sa blouse blanche (il avait préféré la garder bien qu'il ne se trouvait plus à l'infirmerie) pour ne pas la toucher directement. Tout ce que le conducteur pouvait faire pour lui, c'était d'ouvrir légèrement l'ouverture en haut des portes vitrées du car pour l'aérer un minimum. L'albinos pâlissait plus que sa peau blanche ne le permettait à chaque fois qu'il entendait un éternuement ou une quinte de toux. L'endroit était si clos, les microbes se promenaient à leur aise, passant de sinus en sinus, se glissant dans chaque bouche qui s'ouvrait pour parler, tous ne pensaient pas à utiliser un mouchoir pour se couvrir. Quelle horreur... Il n'était pas bacillophobe pour autant, après tout il n'avait aucun mal à s'occuper d'une personne malade, car à la différence son infirmerie était propre -il y veillait suffisamment, quitte à agacer Yolande- et bien aérée. Son calvaire s'acheva lorsque le véhicule scolaire arriva à destination, garé au bord du trottoir. Stanley fut le premier à s'en extirper, reprenant déjà des couleurs si l'on pouvait dire. On fit ensuite sortir les élèves pour les mettre en rang.

Jim Moralès et M. Chardin se tenaient en tête du cortège, le duo albinos en dernière position afin d'encadrer le groupe pour les quelques mètres de route qu'il leur restait à parcourir jusqu'au musée. En guise de petit réconfort après cette balade difficile, Stan glissa une main dans la poche de sa blouse blanche pour prendre une sucette, puis jeta un œil à sa voisine. Il en prit une deuxième entre ses doigts et la lui proposa tout en déballant la première de son autre main (l'expérience, jeune novice) avant de la mettre dans sa bouche.

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« Alors... impatiente de faire cette visite ? L'art n'a pas l'air de faire l'unanimité parmi les élèves. »

Je m'étais assis a côté de Ulrich, on parlait de tout et de rien dans le bus, je regardais quelques fois autour de moi, je voyais une fille aux cheveux bruns et aux habits roses qui engueulait un petit mec aux cheveux longs blonds un peut grassouillet qui c'était mit a côté d'elle et qu'elle voulait sûrement pas. Et des fois elle me regardait l'air de dire "Mon petit gars tu t'est mit à côté de la mauvaise personne !" Bref, moi je continuais a parler et a manger une sucette a la pomme. Ulrich parlait et je lui dit:

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« Excuse moi de t’interrompre mais, c'est qui la fille la bas ? Elle a l'aire un peut débile non ? »

Ulrich me répondit et nous arrivâmes devant le grand musée, je descendit vite du bus et me mis en rang avec le brun. Je sortis mes écouteurs mais Jim n'avait pas l'aire très emballé que je le fasse.

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« Non petit, tu range sa tout de suite, c'est une sortie pédagogique pas musicale, aller ! »

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« Excusez moi monsieur Morales »

Je m’exécutais et attendis qu'on rentre.